Mis en avant

Sortie des Litanies de l’Unique

C’est parti je me jette à l’eau! Le 18 juillet sortira le premier tome des Litanies de l’Unique, il est grand temps pour moi de vous présenter la couverture et le synopsis! 😀

« Dans une Contrée unifiée par la force et opprimée par l’Unique Dogme, l’isolement est gage de survie ».

         C’était un des préceptes que leur enseignait le doyen, celui-là même dont Ghaal avait retrouvé la tête, empalée au milieu de son village en ruine. Depuis, son seul but avait été de quitter la Contrée-Unie pour laisser son passé, son deuil et l’aiguillon de la vengeance derrière lui.

         Mû par le désir de changer de vie, Ghaal s’appropriera le nom d’une divinité dont parlent les mythes d’au-delà la Contrée : le Drakhal’in. Jamais il n’aurait pensé que le nom du dieu aux mille visages puisse bouleverser sa vie, éveillant ainsi l’intérêt des Hérétiques, un groupe de rebelles cherchant à renverser la suprématie de l’Incarnation de l’Unique.

         Drakhal’in devra lutter pour ne perdre ni la raison ni son identité, son esprit malmené par un étrange pouvoir dont il ne maîtrise pas la portée.

Couverture réalisée par Nathan Colot et mise en page par Petit Caillou.

Cartographie de la Contrée

Allez,nous sommes à quelques semaines de la sortie des Litanies de l’Unique – Tome 1, c’est le moment pour moi de commencer à vous en parler.


Afin de vous mettre l’eau à la bouche, je vous poste la carte de la Contrée-Unie, revisitée par l.e.a talentueu.x.se Petit Caillou.


Mercredi, nous nous retrouvons pour la révélation progressive de la couverture, véritable strip-tease de la première de couverture, réalisée par l’excellent Nathan Colot de L’antre de Nat et mise en page par Petit Caillou.


Ensuite, lorsque vous aurez les visuels en tête, je vous dirais tout! 😀


Excellent Week-end à vous!

La Contrée-unie par Petit Caillou

Anno Domini 1304 – Laufeust

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Une chasse à l’homme médiévale haletante.

Aujourd’hui, je vous parle d’un roman auto-édité. Je crois que c’est le premier roman auto-édité que je lis. Eh oui! Alors même que mon premier roman qui sortira à l’été est auto-édité, je n’avais pas encore mis le nez dans l’auto-édition en tant que lecteur.

Je connais Laufeust (ce qui n’empêche que si je n’avais pas aimé, je n’aurais pas chroniqué le roman) et reconnais avoir eu quelques réserves lorsqu’il a dit qu’il se chargerait de tout, de la couverture aux corrections. Car le bougre n’est ni graphiste ni correcteur et qu’il est extrêmement difficile de se corriger soit-même. Mais je me suis laissé tenter. Alors est-ce qu’Anno Domini 1304 est un bon roman policier?

Assurément, c’est même le meilleur que j’ai lu – à noter que j’en lis quand même peu – depuis mes Harlan Coben lus au lycée. Je vous explique tout ça!

Une sombre histoire de cuillères en argent.

Vous connaissez probablement l’expression « naître avec une petite cuillère en argent dans la bouche »? Alors, sachez que ce roman se résume par « mourir avec une petite cuillère en argent dans les entrailles ».

Loup D’Essac est un envoyé du parlement. C’est un enquêteur royal chargé de résoudre un meurtre diabolique en plein rase campagne de Champagne, dans la châtellenie de Château-Porcien.

Eudes-le-Castel semble directement lié à ce meurtre mais ne peut, pour des raisons d’étiquette, le confronter. Et alors que Loup et son acolyte Sybille perdent un temps précieux dans les jeux de la cour, un deuxième meurtre tout aussi atroce fait son apparition.

Le temps joue contre eux et Loup risque le déshonneur s’il échoue, comme son père avant lui.

Un Thriller d’ambiance médiévale bien géré.

La couverture ne révèle pas à quel point ce roman est sombre et macabre – il y a même des scènes assez traumatisantes, même pour le barbare que je suis. Mais il est aussi terriblement prenant : j’ai lu les 350 pages en 4 jours.

Les personnages de Loup et de Sybille sont très attachants et humains : ce ne sont pas vraiment des héros, ils ont leurs travers aussi, ce qui les rend particulièrement intéressants. D’ailleurs, je réclame une autre aventure!

La narration est fluide et immersive, rien ne vient casser la submersion du lecteur.

L’intrigue est vraiment rondement mené avec un rythme effréné qui ne baisse jamais de régime. Personnellement j’ai pris énormément de plaisir à réagir à chaque nouvelle avancée dans l’enquête. J’ai finis par suspecter tout le monde, même Loup, même l’auteur! C’était vraiment exaltant.

Enfin le contexte médiéval est rafraîchissant et en partie instructif : je ne connaissais pas les agents du parlements par exemple, ou le rôle des baillis. Et puis pour un amateur d’histoire quoi de mieux?

Eh bien, c’est là que le bât blesse. Alors personne ne le remarquera car ça colle parfaitement avec la culture cinématographique mais pour quelqu’un qui s’y intéresse, on est un peu déçu que l’historien Laufeust n’ait pas poussé plus loin la cohérence historique. Les grandes lignes sont tout à fait correctes a priori (sauf peut-être une chose mais je ne peux m’exprimer sans spoiler). Mais dans les détails, j’ai été un peu déçu : les vêtements ternes (marrons, noirs, gris), les gens du peuples sales et misérables, la culture de carottes et de navets (qui, si je ne me trompe pas n’étaient pas cultivés car venant de la terre), un nombre assez important de chevaliers alors qu’il s’agit d’un petit domaine, les épées à deux mains décrites comme larges ou énormes et surtout… SURTOUT Sybille qui se bat avec deux épées (Sacrebleu!).

Après honnêtement, ce n’est pas ma période favorite et je n’ai que peu de connaissances, je me trompe probablement en partie sur ces points, mais on sent ce flottement des sources et c’est dommage, c’est ce qui le sépare, pour moi de l’excellence.

Allez, jeunes loutres, voici le lien pour vous le procurer. C’est pour ma part, un roman que j’offrirai.

« Une chasse à l’homme médiévale haletante »

Efficacité, dynamisme et virtuosité des auteurs, retour sur la grande oubliée des bibliothèques : la nouvelle.

Après les petites maisons d’éditions et les lignes éditoriales audacieuses, je m’attaque à un autre sujet boudé par le grand public : les nouvelles et le format court.  

La nouvelle souffre, à mon sens, d’un manque de valorisation dans nos univers littéraires. En effet, on a tendance à comparer romans et nouvelles en dévalorisant le format court car il serait moins immersif, moins exigeant ou moins méritant pour l’auteur, etc. Déjà que la SFFF peine à être valorisée au même titre que la littérature blanche, alors imaginez des nouvelles de SFFF !  

Mais prétendre que le format de la nouvelle n’a pas d’intérêt par rapport au roman, c’est un peu comme dire que l’épreuve du sprint aux JO a moins d’intérêt que le marathon (et elle-même moins intéressante que les ultramarathons!). 

Alors en 10 points : pourquoi lire des nouvelles (et par extension, pourquoi en écrire)? 

Mais avant qu’est-ce qu’une nouvelle? 

Selon l’ami Larousse, Il s’agit d’un « récit bref qui réclame l’unité de la narration et l’unité de l’effet”. Nous voilà pas des masses avancés, quoi que…  

Bon, une chose est sûre, c’est un récit court… Mais court comment? Une frontière très subjective peut être fixée aux alentours de 80 000 signes espaces comprises, mais déjà, nous sommes sur de la nouvelle très volumineuse.  A noter que, pour les quelques nouvelles publiées par Bragelonne par exemple, la taille peut aller jusque 120 000 s.e.c.

En comparaison, le Faune publie, dans ses anthologies, des nouvelles plutôt courtes n’excédant pas 15 000 signes. Il en est de même pour Nutty Sheep.

Il y a donc de toutes les tailles, certaines plateformes (Comme la taverne des spores) privilégiant des micro-nouvelles de moins de 300 signes espaces comprises. Ce ne peut donc pas être le seul critère.  

L’intrigue a un impact également : elle doit être unique et simple. Il n’y a donc pas de sous-intrigues complexes dans une nouvelle. Celle-ci doit aller à l’essentiel. Les personnages, l’ambiance et les enjeux sont donc croqués de manière à n’aborder que le strict nécessaire : toute forme de longueur accessoire est souvent proscrite au bénéfice de l’efficacité. 

Enfin, la nouvelle se caractérise par une fin ferme et définitive qui vient mettre un terme de manière implacable à l’intrigue. 

Voilà pour un point, probablement discutable dans les détails, sur ce que peut être une nouvelle. A noter que par nature ce ne sont pas des romans, les “règles du jeu” ne sont pas les mêmes et les effets recherchés sur le lecteur sont très différents de l’objectif d’un roman.  

1 – La nouvelle est un format adopté par les plus grands. 

Avouez, ça vous titille de savoir lesquelles de vos idoles ont adopté le format court, non parce qu’ils n’avaient rien d’autre à faire, mais parce que le format permet des choses que le roman interdit. 

  • Fantasy : Andrzej Sapkowski – les deux premiers tomes du Sorceleur s’apparentaient davantage à des recueils de nouvelles avec personnages récurrents qu’à des romans. 
  • SF : G.R.R. Martin – Eh oui, Martin a écrit plusieurs nouvelles de SF. Il ne fait pas que dans le pavé! 
  • Fantastique : Lovecraft, Maupassant, Poe, Hitchcock… Toute la littérature classique y passe.  

Alors, je conçois que c’est assez étrange comme introduction. Présenter des grands auteurs connus pour leurs univers très appréciés par le grand public fait office d’argument d’autorité, mais voyez surtout cela comme une entrée en matière : les nouvelles ont animé, et animent toujours, jusqu’aux plus hautes sphères de la littérature.  

Ainsi, non, les nouvelles ne sont pas réservées aux auteurs qui débutent ou qui n’ont pas le courage d’écrire : c’est un choix stylistique. 

2 – La nouvelle est un format exigeant. 

Transition parfaite, non? Les nouvelles ne sont pas des romans raccourcis par manque de talent ou d’ambition. En réalité, c’est même un exercice extrêmement difficile à maîtriser totalement. Pour cela, il faut écrire, encore et encore.  

Un mauvais passage dans un roman, ça arrive (même souvent) et ce n’est pas rédhibitoire pour son appréciation générale, mais perdez-vous dans la narration de votre nouvelle et toute l’intrigue tombe à l’eau. 

Une nouvelle, ce n’est pas raconter une histoire en quelques pages. C’est planter un décor cohérent et éloquent en quelques lignes, établir les enjeux en deux paragraphes et esquisser quelques personnages charismatiques en quelques adjectifs.  

Les bons auteurs de nouvelles sont souvent de bons linguistes, des habitués du verbe et des auteurs plutôt expérimentés, capables d’en faire le maximum en un minimum de mots. A l’inverse, les jeunes auteurs (et j’en sais quelque chose) ont une propension à l’expansion, à en faire des caisses jusqu’à en noyer l’essentiel. En bref, la longueur n’est pas gage de qualité, c’est chose certaine. 

Une bonne nouvelle (et il y en a tellement!) vous emporte, vous happe en quelques paragraphes. Comment ne pas prendre goût à ces immersions immédiates? 

3 – La nouvelle est une lecture intense. 

S’il y a bien quelques romans qui vous happent et ne vous relâchent plus, clairement, rares sont les romans intenses de bout en bout (et c’est normal). Les nouvelles, quant à elles, ne vous permettent que rarement de les poser avant la fin.  

Par nature, il n’y a pas de place pour le superflu dans une nouvelle, vous n’aurez donc aucun moment pour souffler. 

4 – La nouvelle est immersive. 

C’est le corollaire de ce qui précède : les caractéristiques de la nouvelle en font un texte efficace et immersif qui ne peut pas, une fois encore, traîner à vous amener au cœur de l’intrigue. 

5 – Les personnages sont attachants. 

Qui a dit qu’on avait pas le temps de s’attacher aux personnages ? Ne l’oubliez pas, l’auteur de nouvelle est, la plupart du temps, un virtuose : il arrive à faire passer des émotions en peu de temps. 

Avez-vous lu Malo Mori de Céline Saint-Charle, dans l’anthologie Banquet, parue chez Nutty Sheep? Ou Minéralisation des sentiments d’Anthony Boulanger parue dans la revue des Cent Papiers (N°2)? Comment ne peut-on pas s’attacher au page Renaud? Ou à la fille de Leb? Au contraire, l’émotion est encore plus vive lorsque la chute est rapide et implacable. 

6 – Les chutes sont définitives. 

Si vous êtes restés sur votre faim, si vous avez eu l’impression qu’il manquait quelque chose alors c’est peut-être que vous n’avez pas lu une nouvelle qui vous convienne (ou peut-être pas une bonne nouvelle, cela reste possible). 

La fin d’une nouvelle est irrévocable et a le pouvoir de vous laisser frustré, c’est vrai, mais uniquement de la même façon que lorsque votre saga préférée se termine : vous aimiez les personnages, mais l’histoire est belle et bien finie, et il ne serait pas bon qu’elle se poursuive malgré tout dans le futur… 

On a tous connu une saga avec une suite de trop… la frustration de l’histoire qui prend fin est une belle frustration : choyez-la! 

7 – Il y en a pour tous les goûts. 

Un jour, vous avez lu une nouvelle qui ne vous a pas plu ? Vous en avez déduit que vous n’aimiez pas ? Erreur ! L’appréciation d’une nouvelle correspond à la qualité de la forme expliquée ci-dessus, mais aussi, comme n’importe quel écrit, à une sensibilité du lecteur et à celle de l’auteur qui doivent se rencontrer. 

Si ce n’est pas le cas, ne tirez pas de conclusions hâtives, d’ailleurs, rares sont les anthologies qui font l’unanimité de bout en bout, même si cela existe. 

8 – Les anthologies sont des coffres à trésors.  

Les anthologies rassemblant plusieurs auteurs sont des vraies pépites, souvent injustement boudées, parfois uniquement du fait de la pluralité d’auteurs. Alors que ces anthologies permettent : 

  • De découvrir plusieurs auteurs autour d’un même fil rouge.  
  • Confronter des univers. 
  • De tout redécouvrir à chaque nouvelle lecture, le style variant par la même occasion. 
  • Et puis, rien de mieux pour découvrir une dizaine d’auteurs et élargir ainsi ses horizons. C’est tout de suite plus fastidieux (et onéreux) d’acheter et lire dix romans.

9 – Certains auteurs se consacrent exclusivement à l’écriture de nouvelles. 

Vous aimez suivre vos auteurs ? Sachez que certains aiment tant le format qu’ils y dédient leur activité littéraire.  

J’ai pu échanger avec l’écrivain Ange Beuque, qui est, selon moi, un auteur de nouvelles de grandes qualités. 

Cet échange avait repris, assez spontanément, l’ensemble des points qui précèdent. Ange m’a expliqué qu’à l’heure actuelle, il ne se voyait plus écrire de roman car s’étant épris du format plein de défis de la nouvelle. 

Par ailleurs, selon lui, le format court a d’autres avantages : il permet d’aller toujours au bout de ses projets d’écriture, il évite la dispersion et favorise le passage à autre chose lorsque le résultat n’est pas au rendez-vous. 

“C’est un genre dans lequel je me sens bien parce qu’on est obligé d’aller toujours à l’essentiel et d’éliminer le gras. J’aime ce défi de devoir installer un univers en quelques paragraphes seulement, suffisamment fort pour pouvoir jouer avec et en dégager des enjeux. C’est une difficulté particulière qu’induit la nouvelle de SFFF, qui doit délimiter les règles suffisamment finement pour que le lecteur y trouve ses repères, tout en déployant l’intrigue en parallèle” 

Alors, vous pensez toujours que la nouvelle est un format pour débutant ?  

10 – On termine par quelques réponses à des idées saugrenues que l’on entend régulièrement : 

  • “Dommage que les personnages ne soient pas plus approfondis en dehors de la ligne conductrice du récit.” 

Faites appel à un peu d’imagination, si tous les éléments donnés sur les personnages lors de la nouvelle se rapportent à l’intrigue – unique, pour rappel – beaucoup d’entre eux laissent des portes ouvertes permettant d’apprécier le personnage, ses antécédents, sa vie avant l’intrigue et éventuellement sa vie après.  

Dans une nouvelle, approfondir “gratuitement” les personnages, serait gage d’un rythme amolli qui gâcherait tout le panache de la chute. 

  • “Je ne lis que les anthologies du même auteur.” 

Il n’y a pas grand-chose à dire, simplement : vous ne découvrez donc jamais de nouveaux auteurs?  

  • “Les nouvelles vont trop droit au but, c’est précipité.” 

Alors, on pourrait vous décrire les personnages de manière à détailler ainsi qu’expliciter tout ce qui est bien souvent sous-entendu, mais clairement ce serait ennuyeux. Si les romans sont longs, c’est soit du fait d’une intrigue complexe soit par la présence de sous-intrigues… Jamais pour détailler gratuitement des éléments de la narration. Forcément, le fait est qu’on en sait toujours plus mais vous observerez que plus on en sait, plus on se rend compte que l’on ignore un nombre considérable de choses à la fin d’une saga – ce qui laisse d’ailleurs la place à toutes les fan-fictions.  

  • “Ça serait une très bonne idée de roman.” 

Si on dilue l’intrigue efficace d’une nouvelle dans un roman… ce ne sera pas un bon roman. Eventuellement, une nouvelle peut-être un point de départ, mais on ne passe pas d’un exercice à l’autre comme cela : une nouvelle n’est pas un résumé! 

  • “J’ai peur d’un trop grand écart de niveau entre les différents auteurs de cette anthologie.” 

Les nouvelles d’une anthologie sont sélectionnées parmi un éventail de nouvelles allant de 50 à plusieurs centaines. Souvent, d’excellentes nouvelles sont refusées par manque de place. Alors, oui, parfois des pointures côtoieront des auteurs moins expérimentés, mais leurs nouvelles auront été choisies sur la même base de valeur face aux mêmes nouvelles candidates. 

Il est possible cependant, comme dit plus haut, que votre sensibilité ne rencontre pas celle d’un auteur et plus celle d’un autre… Mais c’est aussi le grand bonheur des anthologies : être quasiment sûr de trouver une nouvelle à son goût.  

D’ailleurs, regardez les différentes chroniques d’une même anthologie : toutes valorisent particulièrement une nouvelle qui n’est pas la même que celle valorisée par la chronique précédente/suivante. 

C’est la fin de mon article : j’espère qu’il vous aura plu, intéressé et convaincu : lisez des nouvelles, c’est vachement chouette! 

D’ailleurs, je connais un éditeur dont c’est la spécialité dans le domaine de la SFFF… Nutty Sheep, bien-sûr, mais nombreuses sont les maisons qui publient tôt ou tard de la nouvelle, vous avez Oneiroi et ses anthologies steampunk, Noir d’absinthe et ses anthologies… Noires… et… d’absinthes… et pleins d’autres. 

Aussi, un autre format intéressant réside dans les séries à épisodes où les règles sont mixées entre celles du roman (fil narratif personnages + intrigues fort) et celles de la nouvelle (unité d’action à chaque épisode avec un climax en fin d’épisode).

Pour les séries, je ne peux que vous conseiller Nutty Sheep (eh oui, encore, mais le format court, c’est leur spécialité!) ou Rocambole si vous recherchez autre chose que de la SFFF.

La pluralité des univers SFFF ou pourquoi sortir des sentiers battus et des routes pavées.

La SFFF est un monde, un ensemble de mondes, vaste, voire infini. Lorsque je dis cela, pour introduire mon propos, j’enfonce des portes tellement ouvertes que vous pourriez presque croire que je n’ai rien (d’intéressant) à dire. 

Laissez-moi le temps de vous convaincre du contraire.

Pour replacer un peu le contexte, je suis auteur de SFFF dont les premiers romans ne tarderont plus à sortir, chroniqueur pour le blog ActuSF et, surtout, lecteur fanatique de SFFF. 

Comme pour la musique, je suis exclusif, ou presque : je n’écoute et ne lis qu’un ensemble de sous-genres. Et pourtant, je me suis longuement égaré dans mon approche des genres de l’imaginaire. En personne lambda, c’était à la FNAC et au Furet du Nord que je faisais mes trouvailles, soit dans les grandes enseignes de diffusion où seuls les ouvrages tirés à plusieurs milliers d’exemplaires étaient emmagasinés dans les rayons. Qu’avions-nous ? Les auteurs anglo-saxons traduits par Bragelonne ou ActuSF. Quelques grands noms de la SFFF française (Bordage, Pevel par exemple) publiés chez Bragelonne. Quelques grands succès de maison d’édition moyennes (Atalante (Pratchett), Mnemos, Les Moutons électriques) et… c’est tout. 

On en arrive à l’essentiel de ce petit article : la diffusion à grande échelle ne concerne que les plus grosses maison d’édition dont certaines, comme Bragelonne, jouissent d’une emprise exceptionnelle sur les grands réseaux de diffusion.

Ainsi, ma bibliothèque était, jusqu’à peu, constituée à 80 % de bouquins édités par Bragelonne, et 90 % étaient des ouvrages traduits d’une langue étrangère (Le Sorceleur, L’Epée de vérité, L’Assassin royal, Les Nains, etc…). 

Autrement dit, je foulais des boulevards en boudant pléthore de petites ruelles charmantes dont je ne soupçonnais pas l’existence. C’est dommage. Mais pourquoi ? 

Pour répondre à cela, il faut se poser une question : qu’est-ce qu’une maison d’édition

Une maison d’édition est une personne morale, souvent une société, parfois une association, dirigée par une ou plusieurs personnes qui vont donner à leur maison une empreinte particulière sur l’on connaît sous le nom de ligne éditoriale

Une ligne éditoriale est une orientation, une sorte de fil rouge essentiel qui va donner à la maison d’édition son identité. Peut-être est-ce évident pour vous mais c’est là l’essence de mon propos : en se cantonnant aux productions d’une ME ou de deux, vous vous fermez un nombre considérable de portes et n’appréhendez qu’une vision étriquée de la SFFF. À l’inverse, il serait complètement inconcevable qu’une maison publie tout et n’importe quoi, car cette identité est un repère utile pour le lecteur

Aujourd’hui, je prends en compte que l’auteur n’est pas à lui seul un repère de style. La maison d’édition l’est même davantage et, pour embrasser la SFFF, il faut s’ouvrir aux petites sentes, sans totalement bouder les grands boulevards.

Il y a autre chose à prendre en compte, quelque chose de plus trivial : les enjeux économiques.

Une maison d’édition fort présente sur les réseaux de distribution n’a pas les mêmes contraintes qu’une petite ME qui imprime à la demande. 

Lorsque l’on tire 1 000 exemplaires minimum (voire grand minimum) de chaque nouvelle publication, on peut difficilement se permettre d’essuyer un bide. Par conséquent, la prise de risque éditorial est peu franche, voire inexistante. Il faut donc publier ce qui marche et ce qui est rentable. Si vous couplez cela à la tenue d’une ligne éditoriale, fondamentale dans toute maison d’édition sérieuse, alors on peut vite avoir l’impression de lire toujours la même chose si l’on se cantonne à la grosse maison d’édition du milieu. 

À l’inverse, les petites maison d’édition, dont les moyens ne permettent pas une diffusion abondante, prennent moins de risque à chaque nouvelle publication, même si le but restera évidemment la rentabilité. 

Aussi, une petite maison d’édition ne peut pas se démarquer face aux géants du milieu en adoptant une même LE. Il leur faudra par conséquent se distinguer par une ligne éditoriale originale et par des publications novatrices.

J’en arrive donc à la conclusion : alors que je peinais à conserver une ardeur pour la lecture, l’ouverture aux petites maisons a été une véritable révélation. J’y ai découvert des pépites, des choses originales et à contre-courant des grands succès. J’ai pris conscience de la puissance du vivier de la SFFF francophone et dévore à nouveau une quantité de romans tout en découvrant séries et nouvelles.

Tout cela pour vous encourager à ne pas raisonner qu’en terme d’auteur mais aussi en terme de maison d’édition. Elles, aussi, laissent une empreinte particulière. 

Diversifiez les ME comme vous diversifiez vos auteurs ; je vous assure c’est une vraie bouffée d’air. 

Et si vous êtes auteur, cela vaut aussi : trouvez la ME qui vous correspond avec une LE adaptée à votre manuscrit.

Ci-dessous une liste non exhaustive des « petites » ME :

Nutty Sheep

Les éditions Onyx

Crin de Chimère

Lynks

Snag-Fictions

Noir d’Absinthe

Livr’S éditions

Rebelle éditions

Les ombres d’Elyranthe

Héros de Papier Froissé

Séma

Léha

Heartless

L’Alchimiste

Oneiroi

La Confrérie de l’Imaginaire