Anno Domini 1304 – Laufeust

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Une chasse à l’homme médiévale haletante.

Aujourd’hui, je vous parle d’un roman auto-édité. Je crois que c’est le premier roman auto-édité que je lis. Eh oui! Alors même que mon premier roman qui sortira à l’été est auto-édité, je n’avais pas encore mis le nez dans l’auto-édition en tant que lecteur.

Je connais Laufeust (ce qui n’empêche que si je n’avais pas aimé, je n’aurais pas chroniqué le roman) et reconnais avoir eu quelques réserves lorsqu’il a dit qu’il se chargerait de tout, de la couverture aux corrections. Car le bougre n’est ni graphiste ni correcteur et qu’il est extrêmement difficile de se corriger soit-même. Mais je me suis laissé tenter. Alors est-ce qu’Anno Domini 1304 est un bon roman policier?

Assurément, c’est même le meilleur que j’ai lu – à noter que j’en lis quand même peu – depuis mes Harlan Coben lus au lycée. Je vous explique tout ça!

Une sombre histoire de cuillères en argent.

Vous connaissez probablement l’expression « naître avec une petite cuillère en argent dans la bouche »? Alors, sachez que ce roman se résume par « mourir avec une petite cuillère en argent dans les entrailles ».

Loup D’Essac est un envoyé du parlement. C’est un enquêteur royal chargé de résoudre un meurtre diabolique en plein rase campagne de Champagne, dans la châtellenie de Château-Porcien.

Eudes-le-Castel semble directement lié à ce meurtre mais ne peut, pour des raisons d’étiquette, le confronter. Et alors que Loup et son acolyte Sybille perdent un temps précieux dans les jeux de la cour, un deuxième meurtre tout aussi atroce fait son apparition.

Le temps joue contre eux et Loup risque le déshonneur s’il échoue, comme son père avant lui.

Un Thriller d’ambiance médiévale bien géré.

La couverture ne révèle pas à quel point ce roman est sombre et macabre – il y a même des scènes assez traumatisantes, même pour le barbare que je suis. Mais il est aussi terriblement prenant : j’ai lu les 350 pages en 4 jours.

Les personnages de Loup et de Sybille sont très attachants et humains : ce ne sont pas vraiment des héros, ils ont leurs travers aussi, ce qui les rend particulièrement intéressants. D’ailleurs, je réclame une autre aventure!

La narration est fluide et immersive, rien ne vient casser la submersion du lecteur.

L’intrigue est vraiment rondement mené avec un rythme effréné qui ne baisse jamais de régime. Personnellement j’ai pris énormément de plaisir à réagir à chaque nouvelle avancée dans l’enquête. J’ai finis par suspecter tout le monde, même Loup, même l’auteur! C’était vraiment exaltant.

Enfin le contexte médiéval est rafraîchissant et en partie instructif : je ne connaissais pas les agents du parlements par exemple, ou le rôle des baillis. Et puis pour un amateur d’histoire quoi de mieux?

Eh bien, c’est là que le bât blesse. Alors personne ne le remarquera car ça colle parfaitement avec la culture cinématographique mais pour quelqu’un qui s’y intéresse, on est un peu déçu que l’historien Laufeust n’ait pas poussé plus loin la cohérence historique. Les grandes lignes sont tout à fait correctes a priori (sauf peut-être une chose mais je ne peux m’exprimer sans spoiler). Mais dans les détails, j’ai été un peu déçu : les vêtements ternes (marrons, noirs, gris), les gens du peuples sales et misérables, la culture de carottes et de navets (qui, si je ne me trompe pas n’étaient pas cultivés car venant de la terre), un nombre assez important de chevaliers alors qu’il s’agit d’un petit domaine, les épées à deux mains décrites comme larges ou énormes et surtout… SURTOUT Sybille qui se bat avec deux épées (Sacrebleu!).

Après honnêtement, ce n’est pas ma période favorite et je n’ai que peu de connaissances, je me trompe probablement en partie sur ces points, mais on sent ce flottement des sources et c’est dommage, c’est ce qui le sépare, pour moi de l’excellence.

Allez, jeunes loutres, voici le lien pour vous le procurer. C’est pour ma part, un roman que j’offrirai.

« Une chasse à l’homme médiévale haletante »

Publié par sablonlancelot

Auteur Transcripteur des Histoires Oubliées de la Contrée Malade, je m'essaie, sur mon temps libre, à d'autres écrits.

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